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Photo du rédacteurPascale G.

Un squatteur dans ma tête - S01E03

Depuis que la date d'intervention est arrêtée, je n'ai plus le droit de travailler. Il me faut me reposer au maximum. J'attaque un traitement anti-épileptique qui devra être poursuivi des mois, voire des années après l'intervention.


Je dois partir en novembre en Inde, je ne sais pas si ce voyage sera maintenu, le neuro-chir dit que oui... Parfois je me pense que je vais plutôt faire un voyage sans retour.


Je suis informée des risques opératoires et post-opératoires, hum hum, restons positifs : je ressors gogole ; je me retrouve avec un bras gauche paralysé... principe du croisement neurologique : le pruneau est à droite, et selon sa localisation c'est ce membre qui sera lésé ; ou alors je suis "normale" à la sortie.


Les paris sont ouverts.


Je veux penser que tout ira bien, et pourquoi ce serait différent ?! Je garde espoir.


Je me suis fait un mantra : "Tant que tu n'es pas morte, tu es vivante !!!!" ha ha ha. Alors vis Pascale, vis, demain tu ne seras peut-être plus là...


Je rigole, je vis, je lis, je fais sembant pour n'affoler personne. Surtout ne pas m’apitoyer sur mon sort. Même si je fais face à de nombreux symptômes quotidiens dont les maux de tête atroces qui me donnent envie de sauter du 6ème ! Ca tombe bien (façon de parler, lol), je suis prise de vertige depuis quelques temps, un truc de malade, je ne peux plus mettre un pied sur le balcon.


Je pense à mes enfants, je pense à mon chéri, je pense à ma famille... surtout, surtout dire que ça va, il sera temps de faire la malade plus tard.


Il fait horriblement chaud, les vaisseaux du cerveau se dilatent et mon crâne explose, je trouve un peu de soulagement en appliquant, en turban, des serviettes éponge trempées dans l'eau froide. Enfin, soulagée, un peu, je dois dire, étant donné que les antalgiques ne me font aucun effet.


Septembre s'étire, je n'en peux plus, je suis impatiente, ça me rappelle ce neuvième mois fatidique, lorsque j'étais enceinte, lol.


C'est un peu ça, je vais accoucher d'un alien sous peu.


Depuis le mois de juin, je cumule les examens. Je me rends sur l'hôpital Pasteur qui n'est pas loin de chez moi. Je dois monter la côte à chaque fois, et ça tambourine là dedans, je n'en peux plus. Face à ce neurologue qui me soutient encore que le stress cause mes douleurs. J'ai envie de lui hurler dessus,. Comment peut-on nier ainsi la douleur des patients et se moquer d'eux à ce point ?


Je suis devenue la pro des Irm, toutes les 3 semaines j'y vais. Il faut surveiller de très près, cette chose. Ils devraient me donner une carte de fidélité, je le suggérerai, si je reviens...


... Voilà, c'est le grand jour. Je suis hospitalisée à 16.00 et demain, je suis la première à passer au bloc. L'infirmière m'a dit : "Il ne fait que deux cerveaux dans la journée"... Rassurant non !?


Je ne suis plus qu'une cervelle. Vive le monde de la chirurgie :


- "Mawie Théweze, je cwois que c'est pou toi, c'est la dame de la cerwelle qui sonne !" (Les inconnus).




16.30 : l'interne du service frappe à ma porte, elle vient me raser les cheveux... Cela me glace, je savais, mais j'avais oublié. Elle doit me mettre des pastilles de repérage un peu partout pour l'intervention qui sera guidée par un matériel ultra sophistiqué. Les mèches tombent sur le lit, elle les jette négligemment dans la poubelle. J'ai le cœur lourd, c'est dur pour une femme, c'est difficile de se trouver de l'autre côté, horrible. J'ai passé mon diplôme d'infirmière en service de cancérologie, j'étais très sensible à la douleur, peu à la perte des cheveux. Je viens de le recevoir en pleine face.


Ce soir, je m'endors après un auto-traitement Reiki, heureusement que je possède cet outil, et l'auto-hypnose, pour retirer cette douleur et la poser ailleurs que dans ma tête.


Demain est un autre jour...





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